De la graine à l'étal du boulanger, vers un avenir durable
Des mois de labeur, de savoir-faire, séparent la graine tout fraîchement germée, soumise aux tempêtes, du pain à la croûte dorée et croustillante, trônant fièrement sur l’étal du boulanger. Depuis près de 140 ans, GMSA transmet ses services et ses connaissances afin d’alimenter ce cycle nourricier en produits d’origine végétale, sains et durables. Si le respect de l’environnement a toujours fait partie des inquiétudes de l’entre-prise, l’évolution du marché, les préoccupations des consommateurs l’ont convaincue de franchir un pas supplémentaire.
Un projet avec les fournisseurs
Graine par graine, cette transition s’implémente dans le plan Vision 2030 de GMSA. Tout au long de l’année dernière, le Groupe Minoteries SA a travaillé de pair avec DSS+, une société de conseil visant à construire un avenir durable. Cette collaboration avait comme objectif premier de définir la stratégie de GMSA en termes de durabilité. Une nécessité pour mieux positionner l’entreprise au sein du marché, soutenir et répondre aux attentes de leurs clients, ou encore attirer talents et investisseurs.
Plus concrètement, l’objectif est d’intégrer des certifications modernes et reconnues permettant de répondre aux nombreuses demandes externes de clients ou autres parties prenantes. En plus de se démarquer de ses concurrents, cette stratégie permet de prendre de l’avance sur la législation. La loi fédérale sur les objectifs de la protection du climat, l’innovation et le renforcement de la sécurité énergétique exige que les entreprises réduisent d’au moins 64 % leurs émissions de gaz à effet de serre pour la période 2031-2040 par rapport à 1990. Des émissions nettes nulles seront obligatoires au plus tard en 2050.
Un projet main dans la main avec les fournisseurs
« Notre approche consiste, dans un premier temps, à définir où nous en sommes en termes d’impact environnemental. Concrètement, est-on par exemple capable d’atteindre l’objectif zéro carbone, et si oui à quelle échéance et de quelle façon ? », rapporte Alain Raymond, CEO.
Un procédé qui a déjà porté ses fruits. Cette analyse a apporté des résultats indispensables à l’entreprise dans son ambition et démontre que seuls 3 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) de GMSA proviennent des SCOPE 1 et 2, soit les émissions directes sur place par l’activité et par les véhicules d’entreprise ainsi que les émissions indirectes par la production d’énergies achetées. Les 97 % des émissions de GES de GMSA sont donc principalement issus du SCOPE 3, à savoir la chaîne d’approvisionnement. « Cela signifie qu’on doit réduire les 3 % mais qu’il est indispensable de s’occuper des émissions comprises dans le SCOPE 3, en particulier du côté de nos fournisseurs », relève Alain Raymond. Pour cela, le Directeur de GMSA compte travailler de pair avec ses partenaires dans la transition écologique.
Semer la première graine
« Pour une entreprise comme GMSA, la durabilité est depuis toujours un devoir. Sans la préservation de nos ressources, de notre sol, c’est l’agriculture, et donc l’entièreté de notre branche d’activité qui est en péril. Une PME comme la nôtre se doit d'adopter des pratiques qui aident à réduire au maximum l'impact de notre activité sur l'environnement et la société. Les grandes entreprises développent désormais toutes des stratégies de développement durable. Si la thématique n’est pas nouvelle pour nous, nous avons mandaté, fin 2022, un partenaire externe afin de nous accompagner dans ce processus. L’objectif consiste à améliorer tant l’efficience écologique de nos activités que la communication à destination de nos actionnaires, de nos clients et de nos fournisseurs. Les actions à entreprendre se doivent d’être écologiques, économiques et sociales. L’équilibre entre ces valeurs et les contraintes, si difficile à atteindre mais tellement enrichissant, doit être notre priorité. »
Alain Raymond, CEO
Une équipe dédiée pour atteindre nos objectifs
Afin de mettre en pratique les objectifs déterminés, GMSA a mis sur pied une « Green team ». L’équipe de quelques personnes spécialisées dans des fonctions particulières au sein de l’entreprise et managée par Gaetan Schmid (responsable développement durable), aura pour mission d’implémenter les mesures nécessaires à la transition de GMSA.
Comme la durabilité a toujours été une préoccupation pour GMSA, l’entreprise agit déjà de façon durable conformément aux objectifs de développement durable (ODD) de l’ONU sur une multitude d’axes (pictos 3,4,5,11). Une initiative santé a par exemple permis d’octroyer à chaque employé un bon de 200 francs par an qui lui permet de prendre soin de soi. De plus, l'égalité des salaires quel que soit le sexe est testée et garantie par un organisme indépendant. En ce qui concerne les relations durables avec les fournisseurs de matières premières, GMSA collabore avec plus de 90 % d’entre eux depuis plus de vingt ans. Et enfin, GMSA est une entreprise formatrice, prenant sous son aile 7 à 10 apprentis / apprenties chaque année.
L'évidence de la proximité
Concernant les objectifs définis dans les pictos 12 et 15, plus de 90 % de l’approvisionnement en matières premières est Suisse. Plus de 98 % des grains récoltés en Suisse sont quant à eux moulus à moins de 100 km d’un des sites de production. Cette organisation décentralisée unique en Suisse permet à GMSA de travailler en circuit court. L’approvisionnement local contribue au développement régional et assure une bonne traçabilité des produits. Cela va de pair, mais vaut la peine d’être relevé : le taux de produits labellisés nationaux ou régionaux est extrêmement important. De plus, les 30’000 tonnes de son, un coproduit de mouture qui ne peut être entièrement utilisé dans les farines destinées à l’alimentation humaine, est valorisé à plus de 95 % en alimentation animale.
GMSA a par ailleurs participé à la création d’une nouvelle chaîne de valeur à base de légumineuses aidant la régénération des sols et moins impactant en termes de bilan carbone. En partenariat avec IP-SUISSE, près de 400 hectares de pois et de féveroles ont été récoltés. Ces cultures ont l’avantage de fixer l’azote et donc contribuent à régénérer les sols. Toujours dans la même logique d’avancer pas à pas, cette première récolte 2023 ne compte « que » environ 1'000 tonnes de ces légumineuses sur les plus de 126'000 tonnes de céréales transformées cette année-là par GMSA. « Cela peut sembler une goutte d’eau dans l’océan mais cela nous permet de tester le succès de ces produits auprès des clients tout en étant prêts à augmenter les volumes de manière significative si les consommateurs y adhèrent », explique Alain Raymond. Afin de valoriser cette filière, GMSA a créé, en partenariat avec IP-SUISSE et Feldkost Food, la start-up Protaneo qui développe, produit et commercialise des produits constitués de ces protéines végétales intégralement produites en Suisse.
Par sa stratégie Durabilité, GMSA contribue particulièrement à ces 11 Objectifs de Développement Durable (ODD)
Production de produits alimentaires nutritifs.
Maximise la santé et le choix des consommateurs avec des produits sains. Focus sur la santé de nos collaborateurs.
Entreprise formatrice (apprenti.es). Investissements importants dans la formation continue de nos collaborateurs.
Ambition d'augmenter le pourcentage de femmes cadres.
Investissement dans la production d'énergies « propres ».
Maximise la fidélité des fournisseurs, employés et clients.
Nouvelles graines et alternatives aux protéines animales.
Établit des relations durables avec ses fournisseurs.
Approvisionnement local, débouchés locaux.
Mesure son impact carbone et met en place des programmes de décarbonisation
(Scope 1, 2 et 3).
Engagement durable des agriculteurs via des labels.
Les prochaines étapes
Mais GMSA ne compte pas s’arrêter là. Afin d’atteindre ses ambitions, l’entreprise a défini toute une série de mesures à mettre en place et va se joindre à l’initiative « Science Based Targets (SBTi) ». Cette méthode standardisée et reconnue dans le monde entier indique aux entreprises à quelle vitesse elles doivent réduire leurs émissions de CO2 pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré.
Parmi les mesures déjà définies, GMSA veut rendre sa production indépendante des énergies fossiles. Isoler les bâtiments est un premier pas. Granuler le son sans vapeur produite à partir d’énergies fossiles est à l’étude, tout comme la faisabilité d’installer des panneaux solaires afin de diminuer la dépendance au réseau électrique. Dans la même lignée, le remplacement des anciens éclairages par de la technologie LED est prévu. L’adaptation de la turbine d’eau de Goldach est par ailleurs envisagée afin d’atteindre une meilleure efficience.
Deuxièmement, GMSA compte réduire les émissions liées au transport. Le remplacement progressif de la flotte de véhicules de l'entreprise par des camions de nouvelle génération permet de réduire de 8 % les émissions de GMSA. La rentabilité de camions roulant à l’énergie électrique (post-2030) est aussi à l'étude.
Comme énoncé plus haut dans le texte, il est indispensable pour GMSA de supporter la transition agricole. Cela est possible en soutenant les agriculteurs dans leurs efforts vers une production plus sobre en carbone, en termes d'agriculture régénérative, mais également en soutenant le développement de filières régionales (ex. projet Pain de seigle valaisan AOP et autres produits régionaux). « Le plus compliqué est d’allier les enjeux de durabilité aux besoins du consommateur. C’est pour cela que nous avançons pas à pas. Mais je suis certain que les axes définis sont les bons et que notre entreprise sera un des moteurs de la transition écologique dans notre branche de production végétale », conclut Alain Raymond.
